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Voguer sur l'Amazone et l'Oré©noque

Une croisié¨re sur l'Amazone, vous dites? Oubliez les é®les enchanteresses encerclé©es de plages sablonneuses! Naviguer sur le plus long fleuve du monde, c'est pé©né©trer au cÅ“ur de la foréªt tropicale humide, au milieu d'une vé©gé©tation luxuriante et d'une faune riche et varié©e. Une expé©rience unique!

Toute une expé©rience aussi pour les ­navires de croisié¨re qui remontent ce fleuve mythique, long de 6500 km, et qui se ramifie en plusieurs branches. Plus le navire est petit, plus il peut s'enfoncer loin au cÅ“ur de la foréªt.

«L'Amazone n'a pas beaucoup d'eau, ses fonds se dé©placent et les cartes marines sont impré©cises», a commenté© le commandant Mickaé«l Debien, qui é©tait é la barre du Solé©al, un navire de 142 mé¨tres, de la compagnie du Ponant, au cours d'une croisié¨re expé©dition de 17 jours effectué©e­­ en avril dernier sur les fleuves Amazone et Oré©noque.

Parti de Ré©cife, au Bré©sil, le Solé©al a ­navigué© é travers le Bré©sil, puis vers la Guyane frané§aise et le Venezuela avant de rejoin­dre la Barbade et la Martinique.

Comme l'Amazone se subdivise en ­plusieurs cours d'eau, chenaux et canaux, parfois trop é©troits pour accueillir notre navire, c'est surtout é bord de Zodiacs que les passagers du Solé©al ont exploré© les splendeurs de ce fleuve. Des naturalistes chevronné©s les ont accompagné©s pour commenter la faune et la flore.

Notre premié¨re sortie matinale, é Rio Guajara, au Bré©sil, avait l'allure d'un festival ornithologique: colibris, perruches, sternes é gros becs, tyrans des savanes, urubus é téªte jaune, aigrettes, toucans colo­ré©s, aras et autres volatiles se ­faisaient la jasette d'une branche é l'autre… Et nous n'avions pas fini d'en voir! L'Amazonie compte 3800 espé¨ces d'oiseaux. On dit méªme que l'Amé©rique du Sud est le lieu d'origine des oiseaux. Un climat stable depuis 60 millions ­d'anné©es, sans aucune glaciation, en ­serait l'explication.

Si au premier regard, la foréªt amazonienne nous a semblé© homogé¨ne, l'effet de surprise n'a pas tardé©. Au cours de nos excursions, nous avons observé© de gros iguanes au sommet des arbres, vu des dauphins roses sauter autour des ­Zodiacs, un paresseux se la couler douce sur la branche d'un arbre, des bandes d'aras au plumage coloré© parader dans le ciel, des troupeaux de buffles se dé©placer dans l'eau, des caé¯mans, des singes ­hurleurs, de grosses araigné©es, des ­morphos bleus… Nous avons é©galement entendu le concert strident des grillons. Oui, il y a de la vie dans la foréªt tropicale! Et aussi de la pluie! Se faire surprendre par une averse tropicale demeure un ­é©vé©nement mé©morable. Mais nous avons aussi eu droit é des couchers de soleil uniques.

Rencontres mé©morables

Et croiser la population locale ajoutait au charme de nos excursions. Les ­Cabocle, des mé©tis de Portugais et ­d'indigé¨nes, vivent au bord du fleuve, dans des cabanes en bois sur pilotis. Ils parlent le portugais, se nourrissent de poissons, de manioc et des fruits de la ­foréªt. À bord des pirogues qu'ils ­dé©placent avec de petits moteurs é©lectriques, ils venaient tourner autour du navire et nous saluer de la main. «Les Cabo­cle ne sont pas des indigé¨nes, a tenu é pré©ciser l'anthropologue Serge Guiraud qui accompagnait la croisié¨re, mais ils ­vivent comme eux.» L'Amazonie est ­habité©e par 900 000 autochtones appartenant é 300 ethnies diffé©rentes (69 groupes isolé©s) qui occupent 13 % du territoire.

Mais tout n'est pas rose en Amazonie. Si la plus grande foréªt tropicale du monde (trois fois et demie la superficie du Qué©bec) ­repré©Ã‚­sente le plus grand ré©servoir de ­biodiversité© au monde, elle est menacé©e par la dé©forestation et la construction de barrages. Depuis 1970, environ 18 % de la foréªt originale a disparu é cause de la dé©forestation et des ­activité©s humaines.

Des villes é©taient é©galement inscrites é l'itiné©raire de notre croisié¨re: nous nous sommes arréªté©s é Bé©lem, au nord du Bré©sil, un port de mer entouré© de 35 é®les, dont l'une est peuplé©e de 7000 perroquets, puis é Santarem, ré©puté©e pour son marché© de poissons et son marché© de fruits et lé©gu­mes. Pour rejoindre le delta de l'Oré©noque, au Venezuela, nous sommes passé©s par la Guyane frané§aise, avec arréªt aux é®les du Salut, trois petits morceaux de ­terre dans l'océ©an Atlantique, oé¹ se trouvait l'un des bagnes les plus durs (1854-1953).

Dé©couvrir l'oré©noque

Sur l'Oré©noque, au cÅ“ur d'une vé©gé©tation de savane, nous avons fait connaissance avec les Waraos qui habitent des huttes sur ­pilotis ­entié¨rement ouvertes sur l'exté©rieur. Les ­Waraos naviguent dans des pirogues basses adapté©es aux canaux é©troits et ­encombré©s. Leur pagaie frappe l'eau sans ­faire ­d'é©claboussures, dans le silence le plus ­complet. Notre dernié¨re excursion en Zodiac, é la Tortuga, a é©té© ré©compensé©e par un vé©ritable dé©filé© d'aras, des oiseaux fabuleux aux plumages coloré©s, que les Incas poursuivaient au cÅ“ur de la jungle… et qui é©merveillent toujours les visiteurs de passage.

Source : http://www.journaldemontreal.com/2017/05/06/voguer-sur-lamazone-et-lorenoque